Sur la moquette du salon, les deux corps allongés se faisaient face. Les bras de l'homme entouraient les épaules de la femme et ses yeux grand ouverts la fixaient pour l'éternité, tandis qu'elle tendait vers lui son petit visage confiant. Comme s'ils avaient tous deux, en un ultime défi, voulu proclamer leur amour à la face du monde.

D'un mouvement du menton, le commissaire Buzzati interrogea le médecin légiste.

« C'est arrivé il y a cinq à six heures. Elle a pris une balle dans la nuque. Calibre 24 : c'est tout petit, mais dans un endroit pareil, ça fait autant de dégâts qu'un obus. Et on a tiré quasi à bout portant, je dirais à deux ou trois mètres de distance tout au plus. Lui, c'est plus curieux. On l'a frappé à la tempe avec… »

Il parut chercher ses mots.

«Avec un objet contondant », suggéra Buzzati.

Le légiste opina du chef.

« Ca pourrait être n'importe quoi… dit-il.

- La crosse d'une arme de poing, par exemple ? D'un pistolet calibre 24 ?

- Vous voulez dire la même arme que celle qui a servi pour assassiner la femme ?

- Exactement, reprit le commissaire. Alors ?

- Possible.

- Reste à mettre la main dessus.

- Ca, c'est votre boulot. »

Du boulot, Dino Buzzati en avait par dessus la tête. Ces derniers jours, les habitants de Mantoue semblaient s'être soudain persuadés que le crime payait. Douze cadavres en une semaine ! Ca devait rapporter des milles et des cents ! Les journaux locaux s'en donnaient à coeur joie : « Que fait la police ? », « Mantoue, capitale du crime », « Les meurtriers sont lâchés »…. Ce double meurtre revêtait toutefois un intérêt particulier : Oriana Ossi et Livio Uomo avaient été tués ensemble au même moment. On n'avait pas retrouvé l'arme du crime, ce qui, en dépit de l'étrange position des corps, paraissait écarter l'hypothèse que Livio Uomo eût lui-même assassiné sa compagne puis se fût donné la mort. Et puis, on ne se suicide pas en se frappant soi-même à la tempe. Alors ?

Alors, Dino Buzzati ne savait dans quelle direction lancer l'enquête. Réunir un maximum de renseignements sur les deux victimes : faute de mieux, il commencerait par là.

De retour au bureau de la brigade criminelle, il apprit qu'Oriana Ossi et Livio Uomo étaient tous deux historiens, spécialistes du Néolithique, qu'elle travaillait à l'Institut d'archéologie de Bolzano et lui au Musée archéologique de Mantoue. Elle était divorcée, sans enfant, lui célibataire. Buzzati passa un coup de fil au Musée, où on lui donna les coordonnées de l'assistant principal du professeur Uomo, un certain Leonardo Sciascia. Il l'appela aussitôt et prit rendez-vous.

Dans les combles du Musée archéologique, le local où le reçut Leonardo Sciascia ressemblait plus à une mansarde d'étudiant qu'au bureau d'un chercheur bardé de diplômes. S'il lui restait des doutes pour le crime, le commissaire se dit que l'Histoire, elle, ne payait de toute façon pas.

« Les professeurs Livio Uomo et Oriana Ossi avaient commencé, voici six mois, à réunir leurs travaux pour développer une thèse ensemble, lui expliqua l'assistant. Au cours de leurs recherches, ils s'étaient rapprochés peu à peu, au point de devenir amants. Enfin, c'est ce que nous avions tous fini par supposer… 

- Sur quoi travaillaient-ils exactement ?

- Sur la momie Otzi et les Amants de Mantoue. »

Buzzati manqua s'étrangler.

« Vous avez dit : ‘les amants de Mantoue' ? s'écria-t-il.

- Eh bien, oui. Vous en avez sûrement entendu parler… »

Buzzati fixa Sciascia d'un œil vide. Il lui fallut un paquet de secondes pour comprendre que l'assistant faisait allusion à d'autres amants beaucoup plus célèbres. Avec une moue de commisération, Sciascia expliqua au fonctionnaire ce qu'à Mantoue, plus personne de cultivé n'ignorait : lors de fouilles effectuées quelques années plus tôt, après que l'ouverture d'un chantier de construction eut permis de mettre à jour une nécropole, on avait découvert les squelettes d'un homme et d'une femme enlacés. Les premiers tests de datation montraient qu'ils étaient morts voici un peu plus de 5.000 ans. Si le squelette de la femme portait les traces de son assassinat - une pointe de flèche dans la nuque -, celui de l'homme ne permettait d'émettre aucune conclusion quant à la cause de son décès. Il s'était peut-être laissé mourir auprès d'elle et si c'était le cas, cela devait signifier qu'il l'avait aimée avec passion. C'était de toute façon l'interprétation qui plaisait le plus à l'opinion, c'était donc celle qu'un historien comme Livio Uomo avait intérêt à favoriser, ne fût-ce que pour obtenir les crédits nécessaires à la poursuite de ses recherches.

« Enlacés ? fit Buzzati en sortant nerveusement un paquet de cigarettes d'une poche de sa veste. Enlacés comment ? »

Sciascia fixa le petit paquet enrobé de Cellophane.

«Il est interdit de fumer ici, commissaire.

- Je le sais bien, Sciascia, c'est juste pour m'occuper les mains ! » répondit Buzzati, furieux.

Sous la pression de ses doigts, le paquet se tordit.

« Alors, reprit-il, ce couple ? Il était comment ?

- Eh bien, comme tous les amants qui se tiennent dans les bras l'un de l'autre, je suppose. »

Sciascia ajouta le geste à la parole en faisant mine d'enlacer une femme.

« Arrêtez vos singeries et dites-moi si c'était l'homme qui tenait la femme dans ses bras ou l'inverse.

- Oh ! Je vois ce que vous voulez dire… C'était l'homme qui avait pris l'initiative. Comme toujours, en somme…

- Et elle ? Est-ce qu'elle tendait son visage vers lui ?

- Bien entendu.

- Diable ! »

Sans expliquer ce qu'il entendait par là, le commissaire pria l'assistant de lui transmettre des clichés des amants de Mantoue.

« Dites-moi, commissaire Buzzati, si ce n'est pas indiscret, puis-je vous demander quel est votre prénom ? lui demanda soudain Sciascia tout en fouillant dans une armoire à classeurs.

- Dino. Pourquoi ?

- Dino ! C'est bien ce que je pensais…

- Je ne vois pas…

- Voyons, commissaire, vous savez bien : vous avez un glorieux homonyme.

- Ah bon ? Dino Buzzati ? Je l'ignorais… Mais on est toujours l'homonyme de quelqu'un, il n'y a rien d'extraordinaire à cela. Vous-même, par exemple, vous en avez sûrement plus d'un.

- En effet, fit Leonardo Sciascia en réprimant un petit rire.

- Reste à voir qui est l'homonyme de qui...»

De retour au bureau central, le commissaire se fit apporter les photos que les responsables du labo avaient prises des corps d'Uomo et Ossi. Il se livra à un rapide examen des deux séries de clichés. La conclusion n'était pas difficile à tirer : les positions adoptées pour l'éternité par les deux couples étaient rigoureusement identiques. Restait à déterminer si c'était le résultat d'une mise en scène.

Perdu dans ses réflexions, Buzzati ne broncha pas lorsque l'inspecteur Calvino entra dans la pièce.

« Commissaire, il y a du nouveau dans l'affaire des archéologues... »

Au « hein » massif et guttural que Buzzati lâcha ensuite, Calvino comprit qu'il devrait répéter sa phrase. Il apprit ensuite au commissaire qu'on avait trouvé une deuxième balle dans le salon de Livio Uomo. Elle s'était fichée dans le chambranle d'une porte, ce qui expliquait que les gars de la technique ne l'eussent pas repérée tout de suite. Plus intéressant, ils avaient aussi trouvé de minuscules taches de sang sur cette balle : elle avait donc traversé un corps ou effleuré un membre avant de se planter dans le bois. Et plus intéressant encore, ce sang, du A positif, ne provenait ni d'Uomo ni de la femme. On pouvait dès lors émettre l'hypothèse qu'il appartienne au troisième larron de l'histoire et que celui-ci soit l'assassin.

« Faites le tour des hôpitaux de la région, dit le commissaire à Calvino. Cherchez un blessé par balle. Et vérifiez aussi l'entourage des deux victimes : cherchez à savoir qui a du A positif. »

Buzzati attendit que Calvino eût quitté son bureau pour appeler sa femme sur son portable. « J'ai beaucoup de boulot, ma chérie, je ne suis pas sûr de rentrer à temps pour le souper », lui dit-il. Au silence qui suivit, il devina qu'elle était très déçue. « Je sais que je t'avais promis d'aller au cinéma, reprit-il. Ce n'est que partie remise. On s'offrira une sortie demain soir. » Le silence se prolongea dans le récepteur. « Ma chérie, je t'aime », fit-il dans un dernier effort.

« Demain ce sera pareil », glissa-t-elle sur un ton de reproche. « A tes yeux, je compte moins que ton travail. »

Il protesta. «On aurait mangé des pâtes a la nera di sepia comme tu les aimes, puis on serait allés voir ‘Le Retour de la momie' au Ciné Poséidon. Voilà ce qu'on aurait fait, Dino. J'avais préparé tout un programme… »

Mais Dino Buzzati n'écoutait plus. Depuis que son épouse avait prononcé le mot « momie », il songeait qu'il avait interrompu Leonardo Sciascia lorsque l'assistant avait commencé à lui décrire les travaux des deux chercheurs. Sciascia avait évoqué une momie et Buzzati avait commis l'erreur de l'interrompre.

« Tu as raison, ma chérie, mais je n'y peux rien. C'est un double meurtre, tu comprends ? Un cas intéressant. Ca prendra le temps qu'il faudra. Je prévois… des nuits difficiles. Je te rappellerai ce soir !»

Fébrilement, il rechercha le numéro d'appel de Sciascia, ne réussit pas à mettre la main dessus, commanda une voiture et se fit conduire au Musée archéologique. Au moment où il sortait de la Fiat banalisée, l'assistant descendait, mallette sous le bras, les marches du monumental escalier de pierre flanquant l'entrée du Musée.

Buzzati héla Sciascia, lui demanda où il allait et proposa de l'y conduire. Les deux hommes s'engouffrèrent dans le véhicule. Buzzati donna l'adresse de Sciascia au chauffeur tout en lui suggérant de ne pas se presser. Il se retourna ensuite vers son hôte et le pressa de lui décrire cette momie qu'il avait évoquée tout à l'heure en parlant des travaux d'Uomo et Ossi.

Etonné, Sciascia dévisagea l'enquêteur, puis lui résuma l'affaire : « L'homme d'Otzi, aussi appelé ‘la momie' parce qu'on a retrouvé son corps miraculeusement conservé dans la glace dans le massif des Otztal, par 3.200 m d'altitude dans le Tyrol italien, portait un arc, des flèches en silex et avait une trace de pointe de flèche dans l'omoplate gauche, blessure qui lui avait été fatale. La datation au carbone 14 du corps et des objets retrouvés sur lui permet d'affirmer avec un degré élevé de certitude qu'il a vécu entre 3.350 et 3.100 ans avec Jésus-Christ. Les amants de Mantoue, moins informatifs qu'Otzi car découverts à l'état de squelette, ont vécu entre 4.000 et 3.000 avant Jésus-Christ. »

A ce stade du récit, Sciascia fit une pause. Le temps pour Buzzati de soulever l'inévitable question : «Quel est le rapport ?» 

«Ce point, reprit Sciascia en souriant, est précisément à l'origine des travaux que menaient depuis six mois Livio Uomo et Oriana Ossi. Ils se sont posé la question des centaines de fois… Mantoue et Bolzano sont distants de 120 km. Entre l'endroit où l'on a découvert les amants et celui où l'on a trouvé l'homme d'Otzi, il y a environ 140 km par les routes d'aujourd'hui, peut-être un peu moins par les chemins d'autrefois. Il faut savoir aussi que de nouveaux examens de datation ont permis d'affiner l'évaluation de l'âge des Amants : plus près de 5.000 ans que de 6.000. Autrement dit ils sont morts vers 3.000 – 3.200 ans avant Jésus-Christ. Ils auraient donc pu être contemporains d'Otzi. Contemporains et voisins, dans la mesure où à l'époque, les tribus nomadisaient sur des territoires de 10.000 km carrés ou plus… »

Sciascia attendit un moment, mais cette fois le commissaire se garda de le relancer : il ne voulait plus voir son sourire.

«Voilà pour le rapport, dit Sciascia. C'était peu et beaucoup à la fois: sur des bases aussi fragiles, on ne pouvait pas avancer de thèse sérieuse, on pouvait tout au plus conclure à la possibilité qu'Otzi et les Amants eussent tous trois vécu en même temps et qu'ils se fussent rencontrés. On en était là. Plus personne ne suivait cette piste… jusqu'à ce que le professeur Uomo s'intéresse de près aux pointes de flèche en silex. »

Il s'interrompit à nouveau. Pour masquer son impatience, Buzzati glissa une main dans la poche de son veston et commença à y broyer le paquet de cigarettes.

«Le professeur Ossi travaillait déjà avec Uomo ? s'enquit-il.

- Livio Uomo, du Musée archéologique, était le spécialiste mondial des Amants de Mantoue, répondit l'assistant, alors que Oriana Ossi, de l'Institut de Bolzano, était experte pour toutes les questions relatives à Otzi.

- Je commence à comprendre… Et ces pointes de flèche ? 

- Regardez ces photos, dit Sciascia en plongeant dans sa mallette pour en extraire un jeu de clichés et les lui placer sous le nez. Vous voyez ces traces en forme d'ongle alignées sur les côtés de la pointe? Elles nous montrent où et comment l'homme de Mantoue a taillé la pierre. Et regardez à présent celles-ci : elles nous montrent une flèche d'Otzi. On observe exactement les mêmes traces sur la pointe. Ce qui veut dire… »

Dino Buzzati compléta la phrase sans ajouter de commentaire : « …qu'Otzi et les Amants ont pu non seulement se connaître, mais aussi s'entretuer. »

Sciascia jeta un coup d'œil par la vitre latérale. « Je crois que je suis arrivé, dit-il. Merci, commissaire. »

Il reprit ses clichés, ouvrit la portière.

« Livio Uomo et Oriana Ossi sont arrivés à une conclusion légèrement différente de la vôtre, dit-il avant de descendre. Ils pensent qu'Otzi, peut-être par dépit amoureux, a voulu tuer les deux amants mais que l'homme s'est défendu. Tout en étant lui-même blessé, il aura réussi à atteindre Otzi à son tour. Peut-être avec la même arme : un seul et même arc, celui qu'on a retrouvé sur la ‘momie'. Puis Otzi se sera enfui vers les montagnes, sans doute dans le but de les traverser, mais il y sera mort des suites de sa blessure. A chacun son dû…»

Tandis que le chauffeur négociait un passage prioritaire à travers les files de voitures formant le bouchon de 17 heures, le commissaire laissa ses pensées suivre leur fil. Dépit amoureux ? Le crime d'un jaloux, en somme. Mais qui au juste était Otzi? Un compagnon, un amant, un père ? Saisi d'une brusque inspiration, Buzzati prit son portable. « Calvino ? Oui, c'est moi… L'affaire Uomo – Ossi… Je voudrais que vous recherchiez l'ex-mari d'Oriana Ossi. En priorité. S'il vous plaît… Je vous rappelle. Ou plutôt, non, j'arrive.»

C'était juste une idée. Absurde, peut-être, mais il y avait une toute petite chance qu'elle fût la bonne. Si Otzi avait pu tuer par jalousie, l'assassin des deux historiens avait pu faire de même. Après tout, il n'y a pas mille raisons de commettre un meurtre. Les mobiles sont éternels. Et les crimes sont d'éternels recommencements. La mort elle-même…

Aussitôt arrivé au commissariat, Buzzati s'engouffra dans le bureau de Calvino.

« Alors ? »

L'autre interrompit la conversation qu'il tenait au téléphone.

« Une piste intéressante, commissaire. Figurez-vous qu'Ecco a disparu ! Depuis deux jours !»

Buzzati écarquilla les yeux.

« Ecco ?

- Marco Ecco, l'ex-mari de l'historienne…

- Crénom ! Il faut absolument le retrouver !

- Ce à quoi je m'attelle », dit l'inspecteur en exhibant le cornet du téléphone.

Sous le regard approbateur de son supérieur, Calvino passa en quelques minutes une multitude d'appels. Il glana des informations intéressantes. Marco Ecco, qui semblait s'être évaporé dans la nature, vivait seul. Il dirigeait une entreprise d'import-export et menait grand train de vie : voyages, voitures de luxe, sorties. Seule ombre au tableau, le divorce avait été prononcé à ses torts sur la base d'un rapport médical attestant qu'il avait frappé son épouse. Oriana avait porté plainte contre lui, puis leurs avocats avaient conclu un arrangement.

Dino Buzzati se sentit gagné par une étrange excitation.

Quand le téléphone se remit à vibrer, Calvino bondit. « Oui ? Vous en êtes sûr ? » cria-t-il dans l'appareil.

« Ca y est, dit-il ensuite au commissaire. On l'a retrouvé. C'est la police de la route de la région des Alpes Vénostes qui a extrait le corps de la voiture. Identifié sans qu'il subsiste de doute : l'homme est Ecco. Un accident… Il devait rouler très vite sur une route de montagne en lacets, au nord de Bolzano. Sans doute voulait-il franchir la frontière. Il aura raté un virage. Le véhicule a fait le plongeon avant de s'écraser dans une moraine en contrebas. Ca s'est passé il y a 48 heures. Sans témoins. Il faisait très froid là-haut. La carcasse n'a été repérée qu'hier soir... 

- C'est tout ?

- Non. Il y avait un revolver dans la poche de son veston. Calibre 24. Le légiste a relevé une blessure par balle à l'épaule gauche. Du même calibre

- Et je présume que le sang d'Ecco est du A positif…

- Affirmatif. 

- Rien d'autre ?

- Si, le corps de Marco Ecco…

- Eh bien ?

- Il était déjà à moitié congelé.»

Le commissaire réfléchit quelques secondes avant de conclure : « Ecco était sans doute un homme dévoré de jalousie. Ou plutôt de dépit amoureux. Et en fin de compte, tout le monde se trompe : le crime ne paie pas plus aujourd'hui qu'au Néolithique… parce qu'il s'agit bien toujours du même crime, n'est-ce pas, Calvino ?»

L'inspecteur ouvrit grand les yeux.

« Vous voulez dire que nous avons affaire à des destins croisés?

- Oui, et ça ferait un bon titre : ‘Les destins croisés'. A dire vrai, non. Il faudrait quelque chose comme ‘Le château des destins croisés'…»

Puis sans plus se soucier de l'inspecteur, Buzzati appela sa femme sur son portable.

« Ma chérie, j'ai une bonne nouvelle : je t'emmène au cinéma ce soir. Et une mauvaise : j'ai déjà vu ‘Le Retour de la momie'. »